En Italie au début du 18ème siècle, Antonio Vivaldi est à l’apogée de sa carrière. A l’instar de G. Carissimi, C. Monteverdi ou A. Caldara, il gagne sa place parmi les grands maîtres de la polyphonie italienne en produisant une œuvre sacrée remarquable. Il se distingue par la force dramatique de ses cantates et motets donnés en l’église Santa Maria della Pace de Brescia et à l’Ospedale della Pietà de Venise.

À la même époque, dans la lignée de J.B. Lully, Charles-Hubert Gervais, surintendant et maitre de musique à la Chapelle royale de Louis XV, compose des grands motets pour chœur et orchestre. Son œuvre s’assimile à son homologue italien qu’il admire par la mise en scène de psaumes sous forme de « mini-drames chantés où les oppositions de style et de caractères se réfèrent à une conception proche de l’oratorio. »

Premier volet d’une résidence croisée entre les Ombres, le CCR d’Ambronay et le Centre de Musique Baroque de Versailles, cette soirée d’ouverture met à l’honneur la redécouverte de répertoires oubliés. L’occasion pour Gervais de côtoyer le « prêtre roux » qui jouissait alors d’une grande renommée à la cour de France (il composa une sérénade pour le mariage de Louis XV et Marie Lescinska). En miroir du Magnificat, les solistes et l’orchestre des Ombres en compagnie du chœur du Concert Spirituel, exhument parmi un corpus de 45 œuvres, 3 grands motets de C.H. Gervais : Super Flumina babilonis, Jubilate deo et Miserere.