Fidèle héritier de l’école italienne baroque, Boccherini a inconsciemment assimilé, pendant près de quarante années « l’impérissable, le chaud et précieux trésor musical de l’Espagne » pour laisser s’exprimer un style empreint d’audace et de liberté parcourant avec allégresse et gourmandise toutes les dimensions du langage musical.

En 1786, il est convié par la comtesse-duchesse María Josefa de Benavente-Osuna, qui rassemble un petit orchestre de chambre dans son palais de la Puerta de la Vega à Madrid. Elle lui confie l’organisation de concerts qui prendront la forme de tertulias : des soirées musicales et littéraires rassemblant des hommes de lettres et des artistes comme le célèbre peintre Goya.

À l’image de ces soirées madrilènes, nous réunissons deux quintettes avec flûte opus 19 composés en 1774 et le fameux quintette avec guitare appelé « Fandango » issus du manuscrit copié par le Perpignanais François de Fossa. En miroir un fandango pour guitare composé par le virtuose Dionisio Aguado et une transcription des Folies d’Espagne par de Fossa.

Un programme qui invite à écouter « retentir les échos irrésistibles des danses violentes ou nostalgiques de l’Espagne. […] un parfum de chaude poésie, d’une vigueur ardente et sensuelle, comme celui que répandent les tubéreuses ou les orangers dans la nuit étouffante madrilène».

Sylvain Sartre